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Dérèglement climatique : Quelles conséquences sur l'accès à l'eau potable ?

Dérèglement climatique : Quelles conséquences sur l'accès à l'eau potable ?

Difficile de faire le lien directement. Pourtant, la réalité est là. Au nom du réchauffement climatique, la Terre doit subir de plus en plus de catastrophes naturelles. Dans plusieurs régions du monde, surtout dans les zones à risque, le prix à payer est lourd. Avoir accès à une eau de qualité au quotidien devient une problématique. Mais les climatologues sont formels : il faut s’attendre à des conséquences plus lourdes. Dans ce mini-dossier, découvrez l’interaction entre le dérèglement climatique et le cycle de l’eau et par ricochet sur l’accès à l’eau potable.

Réchauffement planétaire et accès des populations à l’eau potable : quels liens ?

Chaque 22 mars, le monde célèbre la journée mondiale de l’eau. Mais l’accès à l’eau sur notre planète est de plus en plus menacé, en raison de l’activité humaine et de l’évolution des modes de vie qui continuent d’accentuer le réchauffement global de la planète.

Compte tenu des activités industrielles, des gaz et des poussières qu’émettent les usines, un volume toujours plus grand de gaz à effet de serre est constamment émis dans l’atmosphère. Ainsi, la couche d’ozone prend un coup et se fragilise. L’effet de serre qui est un phénomène naturel de rétention de chaleur sur la Terre devient excessif.

Depuis 1850, le climat devient de plus en plus chaud avec un taux d’augmentation supérieur à 0,6°C depuis le 20e siècle, même si les effets sont inégalement répartis sur l’ensemble du globe. Et d’ici à 2100, le C.I.eau s’attend à voir le niveau de réchauffement climatique causé par la pollution atmosphérique d’origine humaine passer de 0,5°C à 1,5 voire 2°C.

Mais quels sont ses impacts ? Pourquoi à Mayotte par exemple, près de 41 000 personnes n’ont pas accès à des services d’eau potable sécurisés ? Que devient le droit à l’eau, qui consiste, pour chaque être humain, à disposer pour son usage personnel, d’une eau abordable, facilement accessible en quantité suffisante et de qualité acceptable ?

L’impact du dérèglement climatique sur l’accès à l’eau potable

Il est important de savoir que le réchauffement climatique agit directement sur le cycle hydrologique dans son intégralité. Entre perturbations des régimes pluviométriques, dérèglement du ruissellement et multiplication des catastrophes naturelles, les conséquences sont terribles.

Une sécheresse plus intense dans les hautes altitudes

Lorsque les températures commencent à monter de façon durable, on assiste à l’accentuation et au prolongement de la sécheresse dans de nombreuses régions du monde. Dans les zones subtropicales, c’est-à-dire dans les hautes altitudes, les ressources en eau s’épuisent à un rythme plus rapide sous l’effet de la sécheresse intense.

Or, pour que la population ait accès à l’eau potable, il faut qu’il y ait une quantité d’eau suffisante dans les nappes souterraines et dans les rivières. Avec la sécheresse et la réduction du volume d’eau disponible dans ces milieux, il devient difficile pour la population d’avoir suffisamment d’eau pour leurs besoins domestiques.

À partir d’un certain moment, les populations n’ont vraiment accès qu’aux eaux de surface qui sont connues pour leur insalubrité et pour leur vulnérabilité aux pollutions. La pénurie d’eau est clairement la première conséquence directe du dérèglement climatique.

Selon les études, dans une vingtaine d’années, près de 600 millions d’enfants n’auront pas accès à l’eau potable dans le monde. Pour certaines zones qui disposent de ressources en eau limitées, les risques pourraient être exacerbés.

La contamination des réserves d’eau douce par l’eau de mer

Par ailleurs, sous l’effet du réchauffement planétaire, les glaces situées au niveau des pôles ainsi que les glaciers commencent à fondre. Or, les glaciers sont responsables du captage de l’eau douce qui sera par la suite renvoyée de manière progressive aux écosystèmes pendant les saisons sèches pour desservir près de 1/6 de la population mondiale.

Avec la fonte généralisée des glaces de montagne et de mer et la disparition des glaciers, le débit des cours d’eau augmente et le niveau des mers commence à s’élever, puisque les températures fortes provoquent la dilatation de l’eau des mers qui occupent ainsi un plus grand volume. Depuis les années 90, on a observé une élévation annuelle moyenne de près de 3,36 mm du niveau des océans.

Vu l’inexistence d’infrastructures de captation et de stockage performantes, l’eau de mer se déverse dans les réserves d’eau douce et les contamine, compte tenu de leur proximité et de la porosité naturelle des roches.

La modification de l’équilibre chimique et biologique de l’eau

Le réchauffement climatique provoque l’augmentation de la température des eaux profondes et des eaux de surface. Loin d’être un phénomène anodin, cette augmentation provoque un déséquilibre de la qualité de l’eau disponible pour la consommation, d’autant plus que l’équilibre chimique et biologique est modifié. Le pH des eaux par exemple peut être modifié.

Des agents pathogènes provenant des canalisations envahissent la mer et peuvent se retrouver dans les sources d’eau douce, ce qui rend l’eau de boisson dangereuse, avec des risques d’infection, de gastro-entérites, etc.

Une augmentation des précipitations

Dans d’autres parties du monde, notamment dans les régions situées dans l’hémisphère nord, le dérèglement climatique ne provoque pas la sécheresse, mais l’effet inverse. Il faut s’attendre à des précipitations plus importantes. Or, couplées à l’incapacité de l’homme à retenir des quantités d’eau excessives, les pluies excessivement fortes et violentes provoquent encore plus de dégâts, tels que les crues, les inondations, les tornades, les tempêtes, les glissements de terrain, l’érosion côtière, etc.

Une plus importante mobilité des polluants

Avec l’intensification des précipitations causées par le réchauffement climatique dans certaines régions du monde, les installations de récupération, d’épuration et de traitement des eaux usées sont mises à mal. Elles atteignent un niveau maximal de saturation. Dès que leurs capacités sont dépassées, elles commencent dès lors à répandre des matières fécales, entraînant une augmentation des maladies liées ou véhiculées par l’eau.

Il s’agit par exemple du paludisme, de la dengue, du choléra, de la diarrhée, etc. Il faut noter que l’insalubrité de l’eau fait partie des principales causes de la mortalité infantile dans le monde, bien loin devant les conflits armés.

Le ruissellement des eaux dans les hautes altitudes favorise la mobilité des polluants et charrie les déchets qui débordent dans les égouts et se propagent et parviennent à atteindre les aquifères souterrains et dans le réseau, rendant ainsi l’eau impropre à la consommation.

D’autre part, avec le développement industriel, un nombre incroyable de composés physico-chimiques émis par l’activité des usines se retrouvent emprisonnés dans les eaux de pluie, exposant les réserves d’eau à des risques non négligeables. D’ici à 2025, on estime que près de 38% de la population mondiale devra faire face au stress hydrique.

En résumé, comme l’a indiqué l’ONU dans son rapport du 22 mars 2020 sur le droit à l’eau, « les changements climatiques affecteront les services d’eau, l’accès à l’eau, la disponibilité de l’eau, la qualité et la quantité d’eau disponibles pour satisfaire les besoins élémentaires  ce qui portera atteinte à la jouissance des droits fondamentaux de plusieurs milliards de personnes à l’eau potable et à l’assainissement ». Ainsi, en 2019 déjà, la France avait été classée à la 59e position sur la liste des pays exposés aux risques de pénurie d’eau.

Dérèglement climatique et accès limité à l’eau potable : Quelles solutions ?

Sachant qu’elle est inégalement répartie sur le globe et qu’elle est plus que jamais menacée par le dérèglement climatique, l’eau mérite toute notre attention. Que faire pour réduire le poids des conséquences du réchauffement climatique sur l’accès des populations à l’eau potable ?

Même si le niveau de pauvreté peut exacerber le problème, les foyers à revenus élevés ne sont pas vraiment épargnés, puisqu’il ne suffit pas d’avoir un toit au-dessus de sa tête pour avoir de l’eau potable en quantité et en qualité suffisante.

Les pouvoirs publics et les populations ne cessent de chercher des réponses durables à la problématique. L’une des solutions les plus efficientes trouvées consiste à repenser nos modes de production et de consommation d’eau dans le but de préserver nos ressources en eau, d’éviter de les gaspiller et d’éviter la surconsommation. On parle d’économie circulaire.

Le principe de l’économie circulaire est l’opposé du modèle linéaire qui veut que l’on produise, que l’on consomme et que l’on jette. Par exemple, près de 85% de ces eaux sont rejetées sans traitement dans les grandes villes du monde. Mais ne serait-il pas important de penser à mettre à disposition des populations des moyens d’assainissement et de dépollution des eaux usées ? Selon le principe de l’économie circulaire, il faudra par exemple :

  • Préférer la douche au bain ;
  • Détecter et réparer précocement les fuites d’eau ;
  • Privilégier les appareils économes en eau ;
  • Installer des solutions de régulation de débit sur les robinets par exemple ;
  • Promouvoir et favoriser l’écologie industrielle et territoriale ;
  • Récupérer et recycler l’eau notamment pour l’arrosage des fleurs et autres besoins similaires ;
  • Promouvoir l’adoption des filtres à eau, pour assainir l’eau du robinet et réduire les risques sanitaires.

En clair, l’économie circulaire veut que les ressources en eau soient gérées de manière efficace, de sorte à être disponibles à l’infini. Partant du constat selon lequel l’eau de consommation provient majoritairement de sources d’eau peu renouvelables (les nappes phréatiques par exemple), l’économie circulaire consiste à mieux produire pour mieux consommer et à mieux valoriser afin de continuer à produire et à consommer. Ainsi, le monde serait mieux abrité du problème de pénurie hydrique.

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